Depuis quelques semaines, c'est à nouveau un vrai feu d'artifice le long des routes d'Issan. Les flamboyants sont en pleine floraison et il faut en profiter car le spectacle ne dure que quelques semaines. Déjà les premiers orages ont commencé à mettre un terme à ce beau spectacle.

Son nom botanique est Delonix regia...ici en Issan, on l'appelle Dok Hang Nok Yung.

Tous les passionnés de plantes exotiques rêvent de l'avoir dans leur jardin...hélas pour certains, cet arbre est exclusivement tropical.

Sa fleur est la fleur nationale de Puerto-Rico. Son ancien nom, Poincinia, était un hommage à M.De Poinci, gouverneur des Antilles au XVIIe siècle.

Il fournit un bois de construction très résistant. Son écorce fournit des pigments et de la résine, les fleurs fournissent également des pigments.

Un superbe rendez-vous annuel...il a un petit frère "Caesalpinia pulcherrima", nettement moins spectaculaire, mais en fleurs presque toute l'année.

Petite balade sur les routes près de Sisaket...

Un sujet assez spécifique et je l'espère pas trop rebarbatif que je vais aborder le plus simplement possible.

En Thailande, la faune et la flore sont 2 domaines particulièrement exubérants et prolifiques pour notre plus grand plaisir. Mais parfois la cohabitation est difficile et l'équilibre naturel peut même s'en trouver menacé. 

La floraison récente des arbres du voyageur* au jardin vient d'accentuer un aspect d'un ces désordres qui compte ici parmi un des fléaux des jardins tropicaux.

L'odeur dégagée par la floraison des "arbres du voyageur" attirent en masse un insecte répondant au "doux" nom de Oryctes rhinoceros (coleoptera scarabaeidae) ou  Douang Kuan en Thaïlandais et encore Meng Kham en Isan.

Bestiole impressionnante qui se déplace en vol nocturne, perfore la base des jeunes palmes de cocotiers ou autres palmiers pour aller y pondre. Durant 3/4 mois les oeufs vont se transformer en larves qui vont dévorer l'intérieur du tronc  (stipe) du palmier, causant ainsi non seulement de gros dégâts esthétiques mais qui peuvent aussi entraîner la mort du végétal infesté.

La prolifération exponentielle de cet insecte en Asie en fait un redoutable prédateur. Il s'ajoute à une liste bien connue des professionnels comprenant Paysandisai Archon, Ryncophorus ferrugineus et autre Brontsispa longissima, tous amateurs insatiables de palmiers et du cocotier en particulier.

Pas de traitement bio possible...reste le traitement chimique qui doit être renouvelé tous les mois...pas top !

Il en reste que ces monstres semblent particulièrement apprécier le sucre qui s'écoule des fleurs du Ravenala, un indice qui peut donc fournir la base d'un piège à phéromones* particulièrement efficace...et peut-être permettre d'éviter d'employer un dangereux insecticide (Furadan). Il suffirait alors de poser des morceaux de fleurs coupées au fond d'un seau ou d'un long tube pour piéger ce prédateur...les insectes ainsi capturés feraient de plus le délice des locaux ...à suivre donc. 

En attendant, je vous vous présente quelques exemplaires récoltés au petit matin sur les fleurs de Ravenala....ainsi que leur dégâts sur les Cocos nucifera (cocotiers), Washingtonia filifera et Bismarkia nobilis.

*Ravenala madagascariensis de la famille des streliziaceae et non de celle des musaceae (bananiers) ou Arecaceae (Palmiers). Il est incontournable dans les jardins tropicaux et se caractérise par ses feuilles en éventail qui le font souvent confondre avec un bananier lorsqu'il est jeune. Il peut atteindre 20m de hauteur et dans ce cas la, on le confond avec un palmier. Il ne produit pas de fruit, ses fleurs n'offrent pas de couleurs spectaculaires mais sont de dimensions impressionnantes. 

*Une phéromone est une substance chimique émise par un insecte qui ordonne aux autres individus de la même espèce de réagir d'une certaine façon. Grâce aux phéromones, un insecte peut informer ses congénères d'un danger ou d'une source de nourriture, et il peut même les avertir qu'il est temps de s'accoupler. Des chercheurs scientifiques travaillent dans le but d'identifier et de produire synthétiquement ces puissantes substances qui modifient le comportement des insectes, et d'en tirer parti. On pourrait ainsi s'en servir dans les stratégies antiparasitaires pour combattre les infestations d'insectes .En identifiant et en produisant synthétiquement la signature chimique propre à une espèce d'insecte, on peut utiliser les phéromones pour modifier le comportement des insectes et pour pouvoir, à la longue, faire baisser les populations au moyen de pièges et de confusion sexuelle. On peut aussi utiliser des phéromones pour trouver, évaluer et surveiller des zones pour ce qui est des insectes, en attirant ces derniers dans des pièges pour les identifier et en faire le dénombrement. Les spécialistes de la lutte antiparasitaire peuvent ainsi faire l'application de produits antiparasitaires à des endroits bien précis.

Étant donné que les phéromones sont naturellement présentes dans le monde des insectes, il s'agit ici d'un mécanisme de contrôle naturel qui ne constitue pas un danger pour les humains ni pour les autres animaux.

Les oryctes se sont installés en une nuit...

La nuit de noces n'est pas terminée !

Dégâts sur Cocotiers...

Dégâts sur Washingtonia filifera...

Dégâts sur Bismarkia nobilis...

Depuis quelques semaines la pluie n'a de cesse dans la région. A Sisaket, la situation n'est pas inquiétante à ce jour, par contre une petite balade dans les environs de Ubon Ratchathani permet de voir qu'il n'en est pas de même la-bas. La météo prévoit encore des précipitations importantes pour les jours qui viennent...espérons malgré tout que la fin de la mousson ne tarde plus trop maintenant.

Les rizières sont pleines à ras bord...

Il faut quand même aller à l'ecole...

Les petits commerces d'artisant local situés le long de la route provinciale sont inondés... 

La population de ces zones inondables est équipée pour faire face à ces intempéries habituelles à cette saison...

L'université de Ubon reste malgré tout parfaitement accessible...

Difficile de rejoindre le centre-ville par cette route... 

Il semblerait que l'école soit fermée aujourd'hui... 

Pas vraiment rassuré...

Après le passage de l'eau, ce bungalow a pris un air penché ! 

De l'eau et encore de l'eau...

Le beau "restaurant au bord de l'eau"...est pour l'instant inaccessible...

Et toujours la joie des enfants...

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Platitude infinie, végétation pauvre et sécheresse omniprésente, c'est hélas parfois l'image unique que les visiteurs de l'Isan, pendant la saison sèche, ramènent dans leurs souvenirs.

Pourtant, si l'on s'éloigne des grands axes qui traversent la province, pour sillonner les petites routes de campagne du côté de Khun Han par exemple, on découvre d'autres paysages bien plus bucoliques, surtout de juin à octobre, période où l'Isan s'habille en vert et où la senteur du riz naissant embaume l'atmosphère.

La route des cascades par exemple, évoquée dans un précédant billet, traverse des paysages qui surprennent par leur charme et la densité de leur végétation tropicale, parfois de jolies maisons et divers centres d'intérêts y sont nichés.

Promiscuité entre le luxe et la pauvreté extrême...paradoxe souvent rencontré en Thaïlande...

Ce petit coin de province n'est pas unique et d'autres lieux feront l'objet de prochains billets.

Une belle maison traditionnelle... 

Une école technique perdue en pleine nature... 

Un élevage de coqs de combats... 

Les champions ont déjà leur statue ! 

"Ils" habitent une bien jolie demeure...! 

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En fait, il s'agit d'une cérémonie inhabituelle pour un farang*, puisqu'elle concerne la célébration de l'achat d'un véhicule neuf (et uniquement) que ce soit une automobile ou un scooter. Je ne sais pas vraiment si dans les villes touristiques et à la capitale cette coutume est respectée, mais elle est incontournable en Isan.

Dès l'achat concrétisé, les moines et les anciens du Ban* sont convoqués pour la cérémonie.

En principe pour une voiture, celle-ci doit être amenée dans l'enceinte du Wat* afin qu'un moine procède aux prières et différents marquages sur le véhicule...(si le propriétaire est un farang*, il n'est pas toujours ravi de voir le véhicule peinturluré ainsi le premier jour...mais bon, intégration oblige !!!).

Ensuite, retour au domicile où les anciens prennent le relais, moultes bénédictions, prières, poses de fils blancs et souhaits de bonne chance au propriétaire sont suivis d'agapes conviviales qui  complètent l'assurance d'une utilisation du véhicule longue et sans souci...

Cependant, reste à savoir que ça ne marche pas toujours, j'en veux pour preuve le cas d'un ami qui, heureux de voir se terminer cette cérémonie qui avait un peu trop durée à son goût, fit lors de son départ une marche arrière un peu brutale en oubliant la présence d'un immense cocotier à proximité immédiate, défonçant ainsi généreusement l'arrière de son véhicule !

Donc, bien se souvenir que comme pour les "plaques porte-bonheur" évoquées dans un autre billet, le baptême ne dispense pas non plus de souscrire une bonne assurance.

Farang: terme utilisé en Thaïlande pour désigner un étranger blanc.

Wat: temple

Ban: village

Même la mécanique est baptisée...

Au tour des anciens...

Préparation de la cérémonie par le doyen du Ban... 

Puis, le relais est pris par les "anciennes"...

Et enfin le repas pour clôturer la cérémonie... 

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